Tour de Bretagne à Brest
Eric Drouglazet et Laurent Pellecuer (Luisina) doublent les victoires à Brest

La journée de régates dans la rade de Brest promettait une compétition de très haut niveau. Pour agrémenter la tension sur les courses 4 et 5 du Tour de Bretagne à la voile, un fort vent de nord-nord-est en provenance du siège du Crédit Mutuel de Bretagne s'est invité sur le plan d'eau. Entre l'île ronde et le port de commerce, deux parcours de type banane, soit des allers-retours dans le vent, ont permis au talent du tandem Drouglazet - Pellecuer d'imposer leur style sur les 33 autres concurrents.
« On a pris de bons starts, on est très rapides. Quand le bateau est au contact avec les autres, on les explose en vitesse. » En quelques mots, le « Droug » présente les raisons de sa double victoire. « Il y a des championnats lors desquels tout va bien ou bien lors desquels rien ne va. Là, il y a tout qui va ! » Le skipper de Luisina se retrouve ainsi en tête du classement général. Seulement deux points ont été ajoutés à son score depuis le départ de Saint-Malo. Pendant ce temps, ses concurrents n'ont pu, au mieux, que cumuler des manches dans les 5 premiers.
Voilà donc Drouglazet le Breton originaire du Pays Basque et Laurent Pellecuer le Montpelliérain en bonne place avant le départ de la 6e course qui sera la plus longue étape du Tour entre Brest et Piriac-Sur-Mer en Loire-Atlantique. Son départ sera donné à 9h30 jeudi matin. « On sait que la prochaine manche, on peut la gagner » ajoute, confiant, le Méditerranéen. « On est sûr de notre potentiel. On a besoin d'être dans les 10 à chaque manche... »
Deuxièmes à désormais 12 points des leaders, les Bretons Fred Duthil et François Lebourdais (Bbox Bouygues Telecom) comme Ronan Treussart et Thibault Vauchel-Camus (Renault Arcadie) ont bien navigué ce mercredi. Toujours aux alentours de la 5e place, ces deux équipages montent au classement. « On est 3e au général ? C'est bon cela ! » apprend Ronan Treussart en arrivant au port. Une bonne nouvelle qui en cache une mauvaise puisque le skipper de Renault Arcadie s'est blessé à l'épaule lors d'une manœuvre. « On est bon au départ et on fait de bons bords de près. Après cela, il faut tenir la cadence au portant » souligne Thibaut Vauchel-Camus.
Une cadence que les deuxièmes du classement provisoire ont su tenir pendant les deux parcours. Ils sont désormais les principaux adversaires des hommes de Luisina. « Il reste encore deux manches, tout est possible » prévient Fred Duthil. « On peut perdre une place comme on peut encore en prendre une au classement général » ajoute François Lebourdais. « Mais Eric Drouglazet n'est pas parti pour mal naviguer ! » conclut l'abonné aux podiums sur la Solitaire du Figaro.
« Vu comme cela a distribué et comme on peut vite prendre 7 points sur un départ, tout peut encore changer » ajoute Sébastien Josse, l'équipier de Thomas Rouxel sur Défi Mousquetaire. Les deux hommes, pénalisés entre Perros Guirec et Brest se retrouvent désormais 4e du classement, à un point du podium et un autre point devant Nicolas Lunven et Jean Le Cam (CGPI).
Du côté du classement des bizuths, Fabien Delahaye et Paul Meilhat, 11e et 15e lors des deux courses du jour conservent une belle avance. Port de Caen Ouistreham est 9e au général, quatre places devant Joseph Brault et Antoine Koch (Samsung Mobile).
Il reste désormais deux étapes avant l'arrivée finale, samedi, à La Trinité sur mer. Le départ de l'avant-dernière sera donné à 9h30 en rade de Brest. Pour assurer une arrivée vendredi matin à Piriac-Sur-Mer, le parcours a été légèrement rallongé. Cent soixante dix-sept milles attendent les coureurs. Le nouveau parcours inclut un petit crochet au niveau de Saint Nazaire. « On va faire 46 milles de spi et 96 milles de génois » annonce Fred Rivet, l'équipier de Jean-Pierre Nicole sur Gavottes. « Mais cela va aller vite quand même ! »
Ils ont dit ... à Brest
Eric Drouglazet – vainqueur des 2 courses sur Luisina : « On a pris deux départs en tête. Avec Laurent, on est super calés. On a pris de bons starts, on est très rapides. Quand le bateau est au contact avec les autres, on les explose en vitesse. Il y a des championnats lors desquels tout va bien ou bien rien ne va. Là, il y a tout qui va ! Moi j’ai navigué 7 ans à Brest. A la barre d’un half-tonner jaune, on a tout raflé ici ! Les caractères n’ont aucune importance si on est professionnel. Je n’ai aucune pression pour la suite. C’est quand on sera à La Trinité sur Mer qu’il se passera quelque chose pour moi… Pas avant ! il reste deux manches. Il ne faut pas encore penser au classement général. On va prendre les manches une par une. »
Laurent Pellecuer – vainqueur des 2 courses sur Luisina avec Eric Drouglazet : « Le fait de naviguer en double, cela crée un truc en plus qui se passe. A bord, moi je m’occupe des manœuvres. Lors du Figaro,c’est différent, je n’ai pas un mec qui me pousse au cul tout le temps ! En équipage, je prends le meilleur de chacun. On sait que la prochaine manche, on peut la gagner. On est sûr de notre potentiel. On a besoin d’être dans les 10 à chaque manche… »
Eric Peron - 7è - Skipper Macif - avec Gérald Veniard : "Sur la première course le départ n'a pas été facile et nous avons tout fait pour remonter place par place pour terminer 5è. Sur la deuxième course, nous sommes partis en tête et sur le deuxième bord, on a fait une petite erreur et 4 bateaux sont revenus mais nous en avons remonté 3 pour finir 2è ! Nous n'avions jamais navigué ensemble avec Gérald même si nous nous sommes préparés ensemble cette saison. On a été vraiment complémentaires et ça a bien marché. En points nous nous rapprochons des concurrents qui sont en têe, c'est plutôt très bien."
François Lebourdais – 2è sur Bbox Bouygues Telecom avec Fred Duthil : « On peut perdre une place comme on peut encore en prendre une au classement général. On termine 3e et 6e aujourd’hui, cela fait une moyenne dans les 5, c’est toujours bon ! »
Ronan Treussart - 3è - Renault Arcadie - avec Thibaut Vauchel-Camus : "Nous avons bien navigué aujourd'hui, ça fait plaisir. Notre ojecti f était de farie des manches propres sans faire d'erruer. Je me suis fait un peu mal mais ce n'est pas très grave (luxation à l'épaule ndlr). A la première manche, nous étions un peu tout seuls à aller sur la gauche du plan d'eau et nous sommes passés en tête à la première bouée. Dans la deuxième manche, on a hissé et affalé le spi en temps et en heure. Avec Thibault nous n'avons jamais navigué ensemble, c'est la première fois aussi que Thibaut navigue en Figaro. En dehors de la voile, nous nous voyons assez souvent, nous faisons du vélo ensemble. Il a un palmarès énorme en Formule 18. Il a sa vision du Figaro qui est différente de la mienne. Il apporte du neuf, c'est intéressant. Nous nous faisons plaisir et c'est génial."
Andy Greenwood - 33è - Sonic Boom II - avec Simon Brady : "Nous avons déchiré la voile. C'est une déception parce que c'était vraiment bien, nous nous amusions bien avec ce vent, mais voilà, il vaut mieux avoir une voile réparée pour l'étape de demain !"
Louis-Maurice Tannyères - 32è - Marine Pool - avec Hugues Bousquet : "Nous sommes rentrés plus tôt parce que nous avons raté une bouée sur la 2è course. La course est sympa, on s'amuse bien. Hier c'était bien aussi. Dans le brouillard c'était impressionnant, oui c'était une première fois que je naviguais dans un brouillard pareil aussi longtemps. On est content parce que l'on marchait bien. Naviguer sur le Tour de Bretagne me permet de naviguer encore un peu plus dans la saison. C'est avec un copain, c'est vraiment sympa, on se connaît bien, on s'amuse. Nous n'avions jamais navigué en Atlantique, c'est une bonne expérience avec tous les cailloux ... !"
Fred Rivet - 14è - Gavottes - avec Jean-Pierre Nicol : « On va partir au portant, après ce sera du reaching et cela va même finir au près... Mais cela va aller vite quand même ! On s'attend à une arrivée au louvoyage à la fin. C'est une étape de génois. On va faire 46 milles de spi et 96 milles de génois.»
Fabien Delahaye - 9è et 1er bizuth - Port de Caen Ouistreham avec Paul Meilhat : "Tant que nous rentrons des manches dans les 10 c'est plutôt bien, nous avons fait une seule manche au-delà de 10, aujourd'hui. C'est la première fois que nous naviguons ensemble avec Paulo mais nous nous sommes bien trouvés. Depuis longtemps nous nous croisions sur les circuits olympiques, nous nous connaissions. Nous nous calons bien, peut-être mieux que certains qui ont eu des soucis techniques. Nous avons toujours réussi à nous en sortir." Gildas Mahé – 8è - Banque Populaire : « C’était une dure journée. On n’était pas en phase avec le vent. On n’était jamais dans le bon wagon et puis voilà ! Il n’y avait pas de côté plus favorable. On s’est fait étaler alors qu’on allait vite. Lors de la première manche, on a fait un vrac sous spi. Et on a perdu dix places d’un coup. Eric Drouglazet a fait une super journée. Il a fait fort ! »
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